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sexta-feira, 23 de novembro de 2012

Irène Némirovsky: une ambigüité fascinante et dérangeante - II


A seguir, a segunda parte do texto da autora Nadine Thirault:



Une place ambigüe dans l’entre-deux guerres: Pendant la montée du nazisme et jusqu’après la seconde guerre mondiale, on lui reprocha de s’être rapprochée de la droite antisémite et de voulouir nier ses origines juives, allant jusqu’à se convertir au catholicisme en 1939. On trouva que son œuvre était empreinte d’antisémitisme car certains des héros juifs qu’elle dépeint sont décadents et détestables. Elle collabora également avec des jornaux d’extrême droite. Mais la lecture de son œuvre laisse à penser que ses intentions sont plus complexes qu’il n’y parait; son œuvre atteste plus d’une volonté d’exprimer une libre pensée provocante que d’un parti-pris férocement antisémite. La nouvelle intitulée “Fraternité” et extraite du recueil “Dimanche” confirme cela. Elle y raconte la recontre fortuite de deux juifs portant le même nom, l’un, riche, voulant se fondre dans la bourgeoisie française et cachant ses origines juives et l’autre , pauvre, n’ayant de richesse que l’Histoire du peuple juif. On pourrait penser que leur identité juive devrait les rapprocher, mais on comprend très vite que le rapport de dominant à dominé imposé par l’argent va les laisser éloignés l’un de l’autre, même si cette recontre éveille un questionnement chez le riche: “C’est de cela que je souffre... C’est cela que je paie dans mon corps et dans mon espirit. Des siècles de misère, de maladie, d’oppresion… Des milliers de pauvres os faibles, fatigués ont fait les miens.” Mais ce questionnement est vite occulté et le personnage se dépêche de se perdre à nouveau dans les fastes de la haute bourgeoisie. La plupart de ses œuvres montre qu’Irène Némirovsky a surtout voulu dépeindre les excès, les travers et en même temps la vacuité de la societé bourgeoise dominée par l’argent, à laquelle elle appartenait et qu’elle décrit comme déliquescente au début du XXème siècle. En même temps ses personnages torturés se débattent souvent avec le sentiment d’être prisonniers de leurs sentiments. Irène Némirovsky fut sans doute personnellement en proie à ce sentiment ambigu d’attachement et de détachement. Cette ambigüité qui nous fascine et nous dérange à divers titres se retrouve aussi dans son écriture à la fois classique et moderne, réaliste et visionnaire.

sexta-feira, 16 de novembro de 2012

Irène Némirovsky: une ambigüité fascinante et dérangeante.

A autora Nadine Thirault escreveu sobre Irène Némirovsky exclusivamente para "O Livrólatra". O texto será dividido em três postagens e a primeira pode ser lida a seguir.


Irène Némirovski connut l'antisémitisme dans son enfance à Kiev, la vindicte de la révolution russe, l'exil. Puis sa vie dorée à Paris, sa réussite en tant que femme écrivain, masquèrent ses peurs intrinsèques et mirent au premier plan une liberté de parole et de points de vue. Son rapport au judaïsme fut très ambigu, fait d'amour et de ressentiment. Malgré son désir éperdu de ne pas être réduite à une religion redoutée comme stigmatisante, elle fut dramatiquement piégée par l'Histoire puisqu'elle mourut en déportation. "Une suite française", son dernier récit, laisse entrevoir ce qu'aurait pu être son œuvre future. Confrontée à la réalité de la guerre, ses peurs semblaient se conjurer peu à peu pour laisser s'exprimer encore devantage une vision sans concession de son époque.

Un auteur surgi du passé: En 2004, les français redécouvraient avec fascination Irène Némirovsky, auteur tombé dans l'oubli, née en 1903 et décédée en déportation à Auschwitz en 1942. Irène Némirovsky était une enfant d'émigrés russes de religion juive qui avaient fui la révolution en 1918. Son enfance à Kiev fut profondément marquée par les pogroms, puis l'exil. Ses publications furent écrites en français, le français étant devenu pour elle comme un autre langue maternelle grâce à sa nourrice française. Pendant l'entre-deux-guerres, Irène Némirovsky eut son heure de gloire et certaines de ses œuvres après avoir été éditée chez Grasset furent même portées au cinéma. "Le Bal", "David Golder".

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